Le syndicat des enseignants des universités publiques du Bénin ne sont pas en phase avec la démarche du gouvernement dans sa volonté de solliciter des experts pour l’évaluation des universitaires.
Sur cette question, le Secrétaire général du Syndicat Autonome de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (Synares), Gabin Tchaou, affirme que cette mission est déjà prise en charge par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) et d’autres organismes compétents.
Au micro de Bip Radio, Gabin Tchaou soutient qu’il est possible de réorienter les ressources que le gouvernement envisage d’utiliser pour recruter des experts du nord, uniquement dans le but d’évaluer les enseignants de l’enseignement supérieur.
Le Sg Synarès explique que les assistants recrutés dans l’enseignement supérieur au Bénin sont formés par les CPUAS. Il souligne également que les enseignants du supérieur sont régulièrement évalués, notamment par le CAMES et les CPS lors des concours d’agrégation.
Il arrive que le CAMES convie les collègues enseignants des pays du Nord, indique Gabin Tchaou. À l’heure actuelle, si l’on souhaite évaluer les enseignants du supérieur dans nos universités en sollicitant des personnes originaires du Nord, nous serons en mesure d’observer les résultats que cela engendrera a-t-il laissé entendre au micro de Bip radio..
Des conseils pour l’orientation des ressources
Le Sg Synarès fait des observations sur l’évaluation des enseignants du supérieur annoncée en conseil des ministres. Le responsables syndical pense que l’Etat gagnerait à réorienter les ressources qu’il entend injecter dans cette évaluation.
« Nous estimons que les ressources qu’on veut utiliser pour dire qu’on veut aller chercher des compétences à l’international rien que pour venir évaluer, alors que ceux qu’on prétend venir évaluer sont régulièrement évalués et s’auto-évaluent dans les conseils pédagogiques de leurs différentes universités, nous pensons qu’on peut réorienter ses ressources là« , a t-il indiqué.
Selon lui, il est plus judicieux de procéder à un recrutement massif d’enseignants qu’on mettra à la disposition pour mieux encadrer nos apprenants. « En construisant des infrastructures, petites salles de cours, moyennes salles de cours et grands amphithéâtres pour accueillir les étudiants qui viennent en vagues, en équipant nos laboratoires, nos bibliothèques, nos centres numériques, ainsi de suite« , a t-il précisé.
Il convient de noter que le gouvernement a, lors du dernier conseil des ministres, autorisé la Délégation au Contrôle et à l’Éthique dans l’Enseignement supérieur à faire appel aux services d’experts individuels ainsi qu’à des universités de renom. Au total, trente-huit experts reconnus à l’échelle internationale dans leurs disciplines respectives, accompagnés de deux universités canadiennes de stature établie, mettront à la disposition de la Délégation au Contrôle et à l’Éthique dans l’Enseignement supérieur, des dizaines d’autres spécialistes.