Il s’agit du dernier rapport en date sur les luttes intestines entre les mercenaires de Wagner et l’armée russe. Evgueni Prigojine a annoncé avoir capturé un colonel russe accusé d’avoir tenté de tuer des soldats du groupe Wagner à Bakhmout.
Le patron du groupe paramilitaire Evguéni Prigojine a diffusé dimanche soir sur Telegram, via son service de presse, une vidéo d’un colonel de l’armée russe soumis à un interrogatoire improvisé, visiblement capturé par ses hommes. Il est accusé d’avoir fait poser des mines sur des routes de sortie de Bakhmout pour piéger les combattants de la milice sur leur chemin pour quitter cette ville de l’est de l’Ukraine, alors qu’ils cédent leurs positions à l’armée régulière, et même d’avoir ordonné à ses soldats de tirer sur eux pendant qu’ils déminaient les voies.
« Nous avons trouvé une douzaine d’emplacements où divers engins explosifs avaient été placés, allant de centaines de mines antichars à des tonnes d’explosifs plastiques », avait notamment accusé samedi Evguéni Prigojine, dans un communiqué traduit par Le Monde. « Nous pouvons supposer que ces explosifs étaient destinés à accueillir les unités de Wagner, bien que nous ne marchions pas en colonne », avait-il poursuivi.
Il identifiait dans ce document un responsable, le lieutenant-colonel de la 72e brigade, sur qui il n’a pas tardé à mettre la main. Dans une vidéo publiée dimanche soir sur Telegram, le commandant russe Roman Venevitin semble avoir été fait prisonnier dans ce qui s’apparente à une cave, assailli par une série de questions. Il répond en livrant des aveux arrachés sous la contrainte, le regard baissé et le nez blessé, peut-être cassé, laissant supposer qu’il aurait été passé à tabac avant d’être filmé.
PMC Wagner detained and interrogated no other but the commander of the 72nd Brigade, Roman Venevitin. Wagner and the 72nd Brigade shared positions in Bakhmut.
— Dmitri (@wartranslated) June 4, 2023
They detained the man, beat him, broke his nose, and forced to record a video admitting to firing at a car of PMC… pic.twitter.com/BY3PhEV60q
Devant la caméra, il affirme du bout des lèvres avoir ouvert le feu sur un convoi de Wagner, alors qu’il était alcoolisé, par « animosité personnelle », un acte dont il dit reconnaître « la faute ». Il glisse également avoir demandé à « dix à douze » soldats sous ses ordres de désarmer un groupe d’intervention rapide de Wagner. « Penses-tu que l’animosité personnelle a sa place pendant la guerre ? », l’invective une voix. « Non », lâche le colonel, apathique.