Les États-Unis soutiennent la décision du Canada de renvoyer à l’Allemagne la turbine visant à transporter du gaz russe via le gazoduc Nord Stream. C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué publié ce lundi par le porte-parole du département d’État américain Ned Price.
« Les États-Unis sont unanimes avec leurs alliés et partenaires concernant leur engagement à assurer la sécurité énergétique européenne, à réduire notre dépendance des hydrocarbures russes et à maintenir la pression sur le Kremlin. À cet égard, nous soutenons la décision du gouvernement canadien de renvoyer la turbine pour le gazoduc Nord Stream », est-il indiqué.
Selon le texte, « à court terme, la turbine permettra à l’Allemagne et à d’autres pays européens d’élargir de nouveau leurs réserves de gaz » pour renforcer ainsi leur sécurité énergétique et « résister aux efforts de la Russie visant à utiliser les ressources énergétiques en qualité d’armes ».
Et d’ajouter que l’Occident adopte des mesures actives pour minimiser les répercussions du conflit en Ukraine sur « les marchés internationaux de l’énergie », ainsi que pour protéger ses économies.
Gaz coupé
L’Agence fédérale des réseaux (régulateur allemand) a fait état de l’arrêt du pompage de gaz par le gazoduc Nord Stream en raison des travaux préventifs planifiés. « À partir d’aujourd’hui, Nord Stream est desservi par Gazprom. Ainsi, les flux de gaz via Nord Stream sont actuellement de 0% », est-il indiqué dans un rapport du régulateur publié lundi sur la situation de l’approvisionnement en gaz du pays. En outre, la maintenance annuelle planifiée durera jusqu’au 21 juillet. « Au cours de cette période, le gaz via Nord Stream ne sera pas fourni de la Russie à l’Allemagne », a souligné l’Agence fédérale des réseaux.
« La maintenance annuelle planifiée du gazoduc est effectuée chaque année et a été annoncée. Le marché s’attendait à ce que moins de gaz puisse être stocké. La situation de l’approvisionnement en gaz est stable, des perturbations dans le travail des opérateurs de réseau ne sont pas enregistrée », est-il indiqué dans le communiqué. « Les informations sur les flux de gaz dans le rapport d’aujourd’hui se rapportent à l’état du dernier jour de gaz. Les valeurs ont été prises en compte jusqu’à 06h00 aujourd’hui », a conclu le régulateur allemand.
Toutefois, « la situation [de l’approvisionnement en gaz] est tendue, on ne peut exclure sa détérioration ». « L’approvisionnement en gaz en Allemagne est actuellement stable. La sécurité énergétique de l’Allemagne pour le moment est assurée », a souligné le régulateur. Les réserves de gaz en Allemagne sont remplies à 64,6%.
Le 11 juillet, les approvisionnements via Nord Stream, la principale voie d’exportation de gaz de la Russie vers l’Europe, ont été interrompus pendant dix jours en raison de la maintenance annuelle programmée du gazoduc. Depuis la mi-juin, le Nord Stream ne fonctionne qu’à 40% de ses capacités maximales, car la société Siemens n’a pas encore renvoyé la turbine réparée suite aux sanctions canadiennes contre la Russie. Bien que le Canada, après de nombreuses demandes de Berlin, ait décidé de renvoyer la turbine réparée, sa date de livraison est inconnue. Par ailleurs, les autorités allemandes craignent toujours que la Russie ne cesse de fournir du gaz après l’achèvement des réparations du Nord Stream.